Maintenant que nous sommes tous devenus des spécialistes en énergie nucléaire et en tectonique des plaques, vous devez être familier des diverses cartes représentant la triple catastrophe. Je voudrais présenter trois d’entre elle, soit un échantillon de celles qui, tout en étant créé pour la seule information scientifique, pourraient aussi bien revendiquer le statut d’oeuvre d’art.
Ce sont trois modélisations de l’onde du tsunami. Sans conteste, c’est là le coeur de la catastrophe. Le tsunami a tué à grande échelle et a rayé des villes entières de la carte – des villes que je connaissais bien, pour avoir longuement parcouru, en auto-stop, la côte du Sanriku, dont les bonnes âmes m’ont maintes fois offert gîte et pitance, et dont je suis sans nouvelles.
Au Japon, la puissance de la terre ne fait jamais beaucoup de victimes. Ce sont ses conséquences qui sont meurtrières: La puissance de feu (incendies comme à Kobe 1995) et la puissance de l’eau (tsunami). Quant à la catastrophe nucléaire, c’est sans doute une puissance de feu, et des plus graves.
De quoi trouver, tout respect gardé, de la beauté dans le désastre.
A.